Si on parle beaucoup de burn-out, on a souvent tendance à oublier qu’il est le dernier stade d’un processus qui débute par la fatigue professionnelle. Fatigue persistante, démotivation, perte de confiance en soi… Autant de symptômes avant-coureurs qui doivent alerter l’employeur, d’autant plus que l’employé n’est souvent pas en capacité de prendre conscience de son état et d’alerter sur sa situation. Randstad vous éclaire et apporte des solutions pour éviter la fatigue professionnelle et mieux la prendre en charge.

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Fatigue professionnelle ou burn-out ?

Aujourd’hui, on entend beaucoup parler de burn-out ou sous son autre nom, du syndrome d’épuisement professionnel. On parle cependant beaucoup moins de la fatigue professionnelle ou du surmenage. Pourtant, s’ils ne sont ’est pas pris en charge à temps, ils peuvent avoir de graves conséquences sur la santé et le travail des employés, et mener à terme à l’épuisement professionnel voire au burn-out.

 

bon à savoir

Selon une étude de Malakoff Médéric, près de la moitié des salariés français ont déclaré avoir déjà été victimes de fatigue professionnelle.

 

Quelles différences y-a-t’il entre la fatigue professionnelle, le surmenage et le burn-out ? De façon simplifiée, on pourrait dire que la fatigue professionnelle est le premier stade d’une dégradation de la santé en lien avec des ressources insuffisantes, pour le salarié, face à la charge de travail qu’il doit réaliser. Le surmenage survient lorsque, quels que soient ses efforts, il pense à tort ou à raison qu’il ne parviendra pas au but : il fournit une quantité importante de travail, mais “en vain”. Cette situation peut le conduire à l’épuisement et, dans certains cas au burn out. Le syndrome de burn out est un épuisement accompagné d’une souffrance psychique importante. L’employé ne peut plus fonctionner car il a comme «brûlé» toutes ses ressources.

On peut donc comprendre à quel point il est vital de savoir reconnaître la fatigue professionnelle afin de soulager le salarié et d’éviter un éventuel burn-out.

Comment détecter les signes de fatigue professionnelle ?

On définit comme fatigue professionnelle l’état dans lequel se retrouve un salarié qui ne se repose plus, ou plus suffisamment. Il est de ce fait constamment fatigué, au point que cette fatigue a un impact sur sa santé, aussi bien morale que physique. Attention, la fatigue professionnelle ce n’est pas du stress, du moins pas uniquement du stress. Ce n’est pas non plus le contrecoup d’une période temporaire de surcharge de travail. Ce sont ces nuances qui la rende difficile à détecter, surtout pour celui qui la subit !

bon à savoir

« C’est juste un peu de fatigue »,

« Je suis simplement stressé en ce moment »…

Le premier à ignorer la fatigue professionnelle est souvent celui ou celle qui en est atteint. La vigilance est donc de rigueur.

Alors comment savoir ? Comment détecter les nuances ? Et bien, les professionnels de santé s’accordent à dire que la fatigue professionnelle est avant tout une fatigue physique. Elle en a donc les caractéristiques :

  • fatigue persistante
  • maux de tête
  • sommeil perturbé

Des symptômes psychiques apparaissent en situation de surmenage :

  • démotivation
  • sentiment d’incompétence et/ou d’échec
  • baisse de confiance en soi
  • énervement, agacement ou agressivité
  • invasion des pensées liées au travail (“on y pense tout le temps”)

Dans la plupart des cas, ce sont les salariés très impliqués, capables de beaucoup travailler, sans jamais demander d’aide qui sont le plus susceptibles d’être surmenés. Or, ce sont souvent les profils « perfectionnistes » auxquels on accorde le moins d’attention car ils semblent en complète maîtrise.

La même attention doit donc être accordée à chaque employé, même ceux qui peuvent vous sembler « très forts », afin d’être capable de détecter les symptômes à temps.

Quelques signes peuvent vous mettre sur la piste :

  • Un employé qui ne prend plus de pause en journée ou qui mange de façon répétée devant son ordinateur par exemple,
  • Un salarié qui ne prend plus de vacances, ou qui travaille pendant ses vacances,
  • Un salarié sur-connecté qui envoie des e-mails la nuit ou le week-end,
  • Un salarié dont le comportement a changé : il est plus fatigué, plus agressif, a perdu le sourire…

Comment prévenir la fatigue professionnelle ?

Il appartient souvent au manager ou au responsable des ressources humaines de détecter ce type de situation. Le médecin du travail, lors de la visite médicale, peut aussi être en capacité de détecter une fatigue professionnelle. Cependant, l’employé est souvent dans le déni et a tendance à sous-estimer ses symptômes, ce qui rend le diagnostic difficile.

Certaines mesures peuvent être mises en place pour prévenir ou détecter la fatigue professionnelle :

Mettre en place une démarche de prévention des risques psychosociaux (RPS)

Cette démarche peut suivre des méthodologies différentes, selon la taille de l’entreprise et donc de ses ressources. Elle passe dans tous les cas par un engagement de la direction à mener une démarche complète, l’existence d’une culture de santé et sécurité au travail dans l’entreprise, l’implication et la participation des salariés.

Mener des entretiens réguliers

Charge de travail, niveau de stress, état d’esprit, problèmes rencontrés… Des entretiens réguliers entre managers et salariés permettent également de suivre le niveau de fatigue des collaborateurs et ainsi de percevoir une fatigue professionnelle naissante.

Communiquer sur la fatigue professionnelle et le burn-out.

N’hésitez pas à tout simplement à communiquer auprès des collaborateurs sur la fatigue professionnelle et le burn-out. Cela peut aider un salarié à reconnaître sa propre fatigue ou à la détecter chez un autre collaborateur.

Rester vigilant au quotidien

Équilibrer la charge de travail de chacun, bien communiquer sur les objectifs de l’employé, favoriser le travail d’équipe, faire attention à l’adéquation entre les missions confiées et les capacités des salariés, valoriser le travail de chacun… Toutes ces mesures quotidiennes peuvent aider à prévenir la fatigue professionnelle.

Quelle prise en charge pour les collaborateurs atteint de fatigue professionnelle ?

L’un de vos salariés est atteint de fatigue professionnelle ? Comment le prendre en charge, l’aider et l’accompagner avant d’en arriver au burn-out ?

Première étape, faire le point avec lui. Quels sont ses besoins, son ressenti sur son poste et les pistes d’amélioration qu’il envisage. À l’issu de cet entretien, vous pouvez aménager son poste, réduire sa charge de travail, décider avec lui d’un congé…

Si cela est nécessaire, et avec l’accord du salarié, vous pouvez également demander l’aide de la médecine du travail. Le médecin pourra alors donner son avis sur un arrêt de travail éventuel et proposer des mesures afin de réduire la fatigue professionnelle.

Dans tous les cas, la fatigue professionnelle doit être prise au sérieux. Non prise en charge, elle peut vite évoluer, se transformer surmenage voire en épuisement et en burn-out avec des conséquences bien plus lourdes pour l’employé mais aussi pour l’entreprise.

bon à savoir

Les risques psychosociaux (RPS) correspondent à des situations de travail où sont présents : du stress, de la démotivation qui impacte l’efficacité collective, des plaintes de “perte de sens au travail”, des tensions entre les personnes, jusqu’aux des violences internes comme le harcèlement moral ou sexuel…

 

Le point de vue de l’expert HR Consultancy Partners

L’histoire d’une personne en burn out est souvent celle d’une personne très investie dans son travail, qui porte un fort enjeu à réussir, à tenir une place sociale. Les symptômes surgissent quand elle est en difficulté dans son travail, par exemple en surmenage, et que les collègues ou la hiérarchie ne répondent pas comme elle le souhaite ou lui semblent indifférents.

La personne en burn out « n’a plus envie d’y aller », et parfois elle ne peut plus aller au travail. Elle ne comprend pas ce qu’on lui demande, son « cerveau est ralenti », ses pensées sont confuses. La difficulté d’une telle situation est qu’il faut s’occuper à la fois de la dimension individuelle (accompagner la personne) et collective (comprendre ce qui génère les difficultés dans le travail et l’organisation). L’accompagnement est nécessaire en cas de crise mais aussi lors du retour au travail d’une personne qui a connu un burn out. On ne revient en effet jamais d’un burn out identique à ce que l’on était avant son apparition.

Dans tous les cas, un regard pluridisciplinaire est nécessaire (RH, management, psychologue, médecin).

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