Un collectif de start-ups, réuni en association depuis le mois d’août, ambitionne de faire de la France le leader mondial du bien-être au travail. Avant le lancement officiel du mouvement par le gouvernement en septembre, Samuel Metias, porte-parole de la Happytech et fondateur de la start-up Comeet, revient sur le projet de ce mouvement.

Qu’est-ce que la Happytech ?

C’est une vraie force collective, réunissant des start-ups impliquées sur le bien-être au travail, comme OurCompany, Lyyti ou encore Quatre épingles. J’ai lancé en début d’année Comeet, une entreprise qui organise des activités pour les salariés et crée du lien social entre les salariés grâce à l’intelligence artificielle. En construisant mon projet, j’ai réalisé qu’il y avait de nombreux acteurs innovants autour de la qualité de vie au travail. L’idée est née alors de se réunir pour être plus forts tous ensemble. Le collectif est devenu une association en août et entend faire de la France le leader mondial du bien-être au travail et Paris la capitale de la Happytech. On a raté la Fintech, qui s’est faite à Londres, mais on ne ratera pas la Happytech.

Comment concrètement pensez-vous atteindre cet objectif ambitieux ?

Notre projet est de labelliser des services innovants d’un point de vue technologique afin d’outiller les démarches de bien-être au travail. Car les plus grandes difficultés se trouvent là actuellement : les entreprises sentent qu’il faut faire quelque chose sur le sujet, mais ne savent pas par où commencer ni comment structurer leurs démarches. Avec Happytech, nous souhaitons créer une boîte à outils technologique qui rende les processus de bien-être au travail totalement naturels.

Quels types de services innovants ciblez-vous ?

Les start-ups de la Happytech proposent des services très divers. Il existe des outils qui permettent aux salariés de se créer un réseau, car 80 % du bien-être en entreprise vient des relations sociales entre les individus. De même, on doit améliorer la mesure du bien-être dans l’entreprise, en mettant au point des solutions pérennes et efficaces. D’autres acteurs de la Happytech travaillent autour de la santé et du sport. Coach for eyes développe par exemple des services technologiques pour diminuer la fatigue visuelle des collaborateurs. Et enfin des start-ups, comme Comeet, misent sur l’intelligence artificielle pour créer des services nouveaux à destination du bien-être.

Entre 30 000, selon l’Institut de Veille Sanitaire (InVs), et 3 millions de salariés, selon le cabinet Technologia, seraient en France exposés au burn out. Votre objectif est-il de lutter contre ce phénomène?

Pas du tout. Nous souhaitons aller sur la question du bien-être, qui évidemment prend en compte le mal-être, mais loin de nous l’ambition d’éradiquer les burn-out ou suicides liés au travail. Nous voulons promouvoir la productivité des salariés dans les entreprises, améliorer leur qualité de vie, ce qui fera diminuer de fait l’absentéisme et les maladies liées au surmenage par exemple. Et par effet de ricochet, cela aura un impact important sur l’économie française.

À quelle hauteur ?

Le retour sur investissement du bien-être au travail est un serpent de mer qui revient régulièrement et qui a toujours été difficile à calculer. Pourtant, toutes les études les plus complètes s’accordent sur l’importance de la rentabilité de ces démarches surtout lorsqu’elles sont structurées et sérieusement délivrées dans l’organisation. Si on prend l’exemple d’une entreprise de taille intermédiaire de 500 salariés, l’outillage sur le bien-être au travail permettrait d’économiser près d’un million d’euros par an, selon nos calculs. Imaginez ce que cela représenterait comme économie à la hauteur de grands groupes comme EDF ou Total !

Des entreprises et des start-ups promeuvent déjà le bien-être au travail pour attirer des talents, en leur vendant des locaux modernes et une organisation plus souple. Qu’allez-vous apporter de plus ?

Notre objectif est de remettre l’humain au centre de l’entreprise. Il est bien beau d’avoir des locaux modernes, hyperconnectés et des babyfoots, mais si personne n’y vient et n’en profite, cela n’a aucun intérêt et n’améliore en rien la qualité de vie au travail. En s’intéressant à l’humain plutôt qu’aux ressources, la Happytech prend le problème dans l’autre sens. Avec à la clé une vraie refonte du rôle des ressources humaines.

Qu’entendez-vous par là ?

Les RH doivent porter la démarche de bien-être au travail tant auprès des salariés que du comité de direction, en leur montrant combien un outillage sur le sujet permet de révolutionner l’entreprise. Les millenials, les recrues de demain, placent aujourd’hui la question du bien-être avant celle du salaire. Les structures n’ont plus le choix et doivent changer leur manière de gérer les ressources humaines, au risque sinon de ne plus pouvoir renouveler leurs talents. La transformation digitale des RH passera par là, car elles seront les garantes de la qualité de vie dans les entreprises.

Vous ambitionnez de devenir leader mondial sur la question du bien-être. Où en est la concurrence étrangère sur le sujet ?

Pour l’heure, nous sommes plutôt bien positionnés et assez avant-gardistes, car le marché est vraiment récent et notre démarche est émergente. On parle beaucoup du bien-être en France, un peu aussi aux États-Unis. Mais outre-Atlantique, l’essentiel des démarches se situe autour de la santé, du coaching, il existe assez peu de choses sur l’outillage en entreprise sur le sujet.

Comment le gouvernement entend-il s’impliquer dans votre démarche ?

Il a prévu de nommer un représentant dans notre conseil d’administration. Et la ministre du Travail, et on l’espère le Président Macron, doivent lancer officiellement le mouvement à la rentrée. Outre un support de communication, le gouvernement souhaite aussi être un acteur et structurer cette démarche de bien-être au sein de ses propres institutions publiques. Une manière de montrer l’exemple…

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