Depuis la crise du Covid-19, la France a pris conscience de l’importance de rapatrier la production pharmaceutique sur le territoire national, afin d’éviter des pénuries et assurer ainsi une indépendance sanitaire. Un premier pas a été fait avec l’annonce par le président de la République d’une enveloppe de 200 millions d’euros pour financer les infrastructures de production. Mais la France est-elle vraiment en mesure de relever ce challenge ?

La France est aujourd’hui au 4ème rang des pays européens producteurs de médicaments, après avoir tenu la première place de 1995 à 2008. Cette régression s’explique tout d’abord par la fiscalité assez lourde qui pèse sur les entreprises françaises. Ensuite, la charge de la réglementation : 566 jours s’écoulent en moyenne entre l’autorisation de mise sur le marché et la commercialisation, contre 127 en Allemagne, selon l’EFPIA. Le World Economic Forum a d’ailleurs classé en 2019 la France au 65ème rang mondial en termes de poids de la réglementation quand la Suisse et l’Allemagne sont respectivement aux 8ème et 15ème rang. Enfin, la forte concurrence de pays où la main d’œuvre est moins coûteuse, en particulier la Chine.

Redonner de l’attractivité aux sites industriels

Face à ce constat, les pouvoirs publics et institutions du secteur commencent à proposer des solutions pour revitaliser la production française et sécuriser l’approvisionnement. La France dispose d’un tissu industriel fort, qui attire déjà les investissements de grands laboratoires (Sanofi, AstraZeneca, Lilly, Novartis, etc…). De nombreux acteurs demandent aujourd’hui des mesures fiscales encourageant ces investissements. Ces financements permettront de rapatrier du volume de production pour asseoir les usines françaises et conserver ainsi les savoir-faire, historiquement tournés vers la chimie. On peut citer l’exemple de Seqens, leader français de la chimie pharmaceutique qui a inauguré, fin août 2020, une usine de production de principes actifs à Villeneuve-la-Garenne, pour un investissement de 30 millions d’euros. La chaîne de production de 12 médicaments sera sécurisée grâce à cette unité, certaines des étapes de fabrication étant auparavant effectuées en Asie.

Capitaliser sur les biotechnologies, secteur d’avenir

nursing - pills / capsules in various color combinations. Please use the background color as indicated in the file name.
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La France est très bien placée dans la filière des médicaments de thérapie innovantes (2ème rang européen) avec près de 115 acteurs recensés, dont 36 sociétés qui développent 84 produits de thérapie génique et cellulaire. Elle compte également 32 sites de bioproduction, dont 15 qui opèrent en tant que sous-traitants (contre 24 en Allemagne, 17 au Royaume-Uni et 7 en Italie). Le laboratoire Sanofi va ouvrir cette année un campus numérique à Vitry-sur-Seine, dans le Val-de-Marne, dédié à la formation et à la recherche sur la production de médicaments biologiques, et ouvert à toute la filière des biotechnologies en France. Des signes plutôt encourageants en faveur de l’industrie pharmaceutique française.

Chiffres clés :

  • 42 718 emplois industriels, soit 43% des emplois de l’industrie pharmaceutique

    (Source : LEEM 2019)
  • 21,9 milliards d’euros : valeur de la production pharmaceutique française

    (Source : EFPIA 2019)

Parmi les médicaments consommés en France, sont produits sur le territoire :

  • 22% des remboursés
  • 50% des non remboursés
  • 30% des génériques
  • 27% des vaccins
  • 17% des principaux médicaments administrés à l’hôpital
  • 3% des anticorps monoclonaux

(Source : Roland Berger, Comment relancer la production pharmaceutique, 2014)

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