La crise du Covid-19 a chamboulé le fonctionnement de l’industrie. Tous ses acteurs ont dû réagir et innover, donc faire preuve d’agilité, particulièrement le secteur de la logistique. Retour d’expérience de FM Logistic, groupe présent dans 14 pays et employant plus de 27 000 personnes, à travers le témoignage de Cécile Cloarec, directrice des ressources humaines, de la communication et du développement durable.
Qu’a changé la crise du Covid-19 pour FM Logistic ?
De façon globale, cette crise sanitaire a mis en lumière le rôle essentiel de la logistique dans l’approvisionnement des populations. Nous pilotons des flux complexes de marchandises pour de grandes marques de produits de consommation et pour des enseignes de distribution. Cette crise a accéléré des tendances comme l’e-commerce et l’intérêt pour les circuits courts. Sur le plan humain, nous avons pu garder nos équipes très mobilisées -même à distance- grâce aux outils digitaux et à un effort de communication soutenu entre sites comme entre pays.
Nous sommes actifs en Chine, nous avons donc été confrontés au virus dès janvier et avons pu mettre à profit cette expérience dans les pays touchés ensuite. Partout, nous avons appliqué les mêmes priorités : protéger nos collaborateurs, assurer la continuité des services à nos clients, consolider notre sécurité financière à long terme. En prenant tôt des mesures de précaution sanitaire, nous avons pu rassurer nos équipes et poursuivre nos activités dans nos 14 pays.
Cette situation sanitaire et économique inédite a-t-elle amélioré la capacité du groupe à anticiper et à répondre à des changements immédiats ?
Réagir aux imprévus climatiques et industriels est une tâche invisible mais quotidienne des logisticiens. Toutefois la crise sanitaire a surpris par son ampleur et constitué un stress-test très fort. Nous avons fait la preuve de notre capacité à répondre rapidement, en appliquant des principes clé dans notre culture d’entreprise : priorité à l’humain et dialogue quotidien avec nos clients. Nous avons aussi réussi à bien fonctionner avec nos partenaires au sens large car la supply chain relie de nombreux types d’acteurs. Au-delà des industriels et des logisticiens, les consommateurs, les startups, les pouvoirs publics sont également parties prenantes.
Pour ce qui est de l’anticipation, cette crise oblige chacun à l’humilité car le virus circule toujours, avec des conséquences sanitaires et économiques incertaines. Nous sommes vigilants mais confiants. La demande de services logistiques reste soutenue et nos clients ont des attentes fortes : ils veulent une supply chain à la fois plus résiliente, moins coûteuse, plus durable, et qui accompagne l’évolution des modes de consommation. Nous travaillons donc activement à faire naître la logistique de demain : logistique du vrac, logistique urbaine, logistique omnicanale notamment.
L’agilité, c’est aussi agir vite tout en pensant le temps long. Quels sont vos prochains chantiers ?
L’exploitation de la donnée est une nouvelle étape de la transformation digitale qui va jouer un rôle croissant dans notre activité. De nouveaux services sont en gestation pour offrir à nos clients, grâce à l’usage de la donnée, un meilleur pilotage de leur supply chain.
Dans le domaine des ressources humaines, nous avons deux axes majeurs de travail : d’une part faciliter le travail de nos collaborateurs, en allégeant par exemple les tâches les plus difficiles grâce aux ergo-squelettes que nous développons avec des chercheurs ; d’autre part renforcer encore le travail en mode collaboratif. Nous lançons actuellement des communautés virtuelles : grâce aux outils digitaux, des Italiens, Brésiliens, Russes ou Indiens peuvent travailler ensemble sur un même projet d’innovation ou pour répondre à un grand client international. Le bénéfice, c’est plus d’agilité pour l’entreprise et plus de cohésion de nos équipes. Nous avons déjà une vingtaine de communautés actives. Nous adaptons le dispositif dans une approche « test and learn ».
