Confrontés à un fort taux de chômage et à des retraites insuffisantes, les seniors cherchent des compléments de revenus, voire des emplois d’appoint. S’ils ne se tournent pas encore naturellement vers les outils digitaux dans leur quête, des initiatives naissent pour les y conduire et les aider à suivre l’évolution de la société.

Bonne nouvelle : la fracture numérique chez les seniors tend à s’estomper, selon un sondage de Yougov de novembre 2017. Ils sont aujourd’hui 70% à posséder un smartphone et un ordinateur. Près de 87% d’entre eux surfent sur Internet même plusieurs fois par jour pour utiliser les réseaux sociaux, communiquer avec leurs proches, s’informer ou encore se renseigner sur des produits ou des loisirs. Le digital devient un outil pratique pour eux et qui leur évite d’être coupés de l’évolution de la société.

 

Senior_Digital-vignette
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Samuel Durand

Mais paradoxalement, cette catégorie d’âge n’emploie pas le canal Internet dans un but professionnel ou de formation. En cause ? Un effet générationnel, mis en avant par Pôle emploi en janvier 2017. Si près de 88% des demandeurs d’emploi utilisent Internet dans leur recherche d’emploi, sur les 12% restants, près de 45% ont plus de 50 ans. Le baromètre du numérique 2017 a par ailleurs démontré qu’il existait une vraie fracture au sein même de la catégorie des seniors. Seuls 7% des 60 à 69 ans recherchent des offres d’emplois sur Internet contre 27% pour la tranche d’âge de 40 à 59 ans.

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Infographie par Playeen.com – Sondage YouGov réalisé pour Digital Baby Boomer.

« Il y a pourtant un fort besoin de travail pour les personnes qui vivent avec une trop petite retraite ou pour celles qui doivent supporter un parent âgé ou un enfant en études, précise Valérie Gruau, fondatrice de Seniors à votre service. Sans oublier celles qui veulent conserver un lien social ».

Les initiatives pour les conduire sur Internet se multiplient donc en ce sens. Les propositions de formation se multiplient donc en direction de cette tranche d’âge, via Pôle emploi ou encore Simplon.co, qui dispense des formations gratuites aux métiers du numérique dédiées aux personnes éloignées de l’emploi. L’école 42 de Xavier Niel a récemment ouvert ses portes à une trentaine de seniors pour se former au numérique.

De l’entraide sur Internet

Les secteurs de l’économie collaborative et des services à la personne leur dédient des sites Internet, comme Les talents d’Alphonse ou Paupiette. L’objectif ? Mettre en relation ces seniors expérimentés avec des particuliers en quête de personnes de confiance et aux savoir-faire reconnus.

Le site Seniors à votre service a misé sur cette tranche d’âge dès 2008 et compte aujourd’hui près de 310 000 membres. Il met en relation des particuliers et des entreprises (TPE, grands groupes ayant conclu des accords seniors…) avec des seniors pour des missions de services à la personne. Valérie Gruau, la fondatrice, annonce près de 8500 mises en relation entre candidats et recruteurs particuliers par mois, avec un cœur de cible situé entre 50 et 65 ans.

« Les moins de 50 ans ne viennent pas chez nous pour trouver un emploi, car ils ne se considèrent pas vraiment seniors, précise-t-elle. Et au-delà de 65 ans, les usages digitaux sont encore limités ».

« Ces activités d’entraide apportent un complément financier non négligeable aux retraités et leur permettent de rester connectés à la société », selon Marc Raynaud, consultant-expert en management intergénérationnel. Malgré tout, les seniors ne sont pas encore prêts à utiliser des technologies plus poussées, comme une application pour chercher un emploi d’appoint, précise Valérie Gruau. Encore un cap à passer.

Digital Reverse Mentoring

Un cap auquel les groupes s’attaquent de plus en plus en interne. « Le monde de l’entreprise doit aussi former ses seniors à l’utilisation du digital afin d’éviter de perdre leurs talents », selon Marc Raynaud.

Pour y parvenir, elles parient sur le Digital Reverse Mentoring. Cette méthode permet aux salariés « digital natives » d’accompagner les managers expérimentés à développer leur culture numérique.

« Il fonctionne bien en interne lorsqu’il est organisé de manière professionnelle. Il permet aux dirigeants et aux managers de mieux appréhender le digital grâce à leur jeune binôme », précise Marc Raynaud. Les programmes de mentoring sont positifs, non seulement pour préserver et transmettre les savoirs dans l’entreprise, mais aussi pour fidéliser les plus jeunes et motiver les seniors à tenir un nouveau rôle ».

Une manière de sensibiliser les seniors aux outils digitaux et de les maintenir dans un environnement en évolution très rapide où les compétences deviennent obsolètes de plus en plus rapidement.

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